Malgré la crise, le marché de la consommation engagée se développe à grande vitesse. A commencer par l’offre : les produits alimentaires représentent près de trois quarts des ventes. D’autres secteurs suivent, à l’instar de la mode, des cosmétiques, voire du tourisme.
Malgré ces bons chiffres, le commerce équitable reste un marché de niche. Son chiffre d’affaires est 10 fois inférieur au bio. Les études montrent que les Français sont à la traîne au niveau européen : selon l’Observatoire Cetelem présenté en décembre 2010, 9% des Français déclarent acheter fréquemment des produits équitables contre 28% des Britanniques. Il existe dont des possibilités de croissance. D’autant plus que le commerce équitable n’est plus une notion obscure : 95% des Français le connaissent, selon une étude d’Ipsos de juin 2009. Ils n’étaient que 9% en 2000. Et il bénéficie d’un important capital de sympathie auprès de 78% des sondés.
Mais en dépit de cette bonne image, les consommateurs restent réticents. Tout d’abord à cause du prix. Dans les rayons, les produits équitables sont généralement plus chers que les autres. Toutefois, depuis plusieurs années, ils ont fait leur apparition dans les linéaires des grandes surfaces à moindre coût. Certains grands distributeurs ont même leur gamme et parfois leur propre label. C’est là le 2ieme frein : le manque de visibilité. Seuls 13% des Français ont une vision claire des labels du secteur, selon une enquête TNS-Sofres en 2010.
Face à ce constat, une commission nationale du commerce équitable (CNCE) a été créée. Après avoir lancé un site www.jeconsommeequitable.fr, ses membres planchent pour améliorer la visibilité de ce marché. La création d’un logo unique est une piste envisagée.
Ecolabels : l’éthique est partout
Ce label officiel français, créé en 1991 par l’association française de normalisation, concerne les produits du quotidien mais ni l’alimentaire ni les produits pharmaceutiques. Il offre deux garanties : la qualité du produit mais aussi l’impact réduit sur l’environnement tout au long de son de cycle de vie. Pour obtenir ce label, le produit doit répondre à un cahier des charges strict, résultat de négociations entre industriels, associations, distributeurs et pouvoirs publics. Il est régulièrement contrôlé par des organismes indépendants.
Ce label a été lancé en 1985 et c’est l’un des premiers écolabels. Mais depuis 2009, il est régi par des standards européens. Propriété du ministère de l’Agriculture, la marque AB identifie les produits d’origine agricole pour l’alimentation qui respecte, du producteur au consommateur, la réglementation et le contrôle bio : emploi d’engrais vert, … Dans le cas d’un aliment composé, la marque AB garantit un minimum de 95% de produits d’origine bio.
Né en 2002 de la collaboration de laboratoires cosmétiques, Cosmebio est une association dont le label certifie les produits cosmétiques respectueux de l’homme et de l’environnement. Sa charte impose au minimum 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle et un maximum de 5% d’ingrédients de synthèse, mais aussi d’autres critères (par exemple elle interdit les tests sur animaux)
Le label Forest Stewardship Council, créé en 1993 et reconnu par beaucoup d’ONG comme WWF et Greenpeace, vise à lutter contre la surexploitation des forêts. Il assure une traçabilité des produits à base de bois provenant de forêts certifiés FSC, ayant une gestion responsable. Cette certification intègre 3 volets (économique, social, environnement) et inclut le respect du droit des peuples d’indigènes à la propriété et la gestion de leurs territoires. 18 000 hectares de forêt étaient certifiés FSC en France fin 2010. Un label forestier européen, le PEFC, existe mais il reste moins exigeant.