Le costume appelé aussi complet-veston, veston-cravate ou familièrement costard est un vêtement masculin composé d’une veste souvent appelée veston, d’un pantalon et parfois d’un gilet. Il se porte avec une chemise, une cravate, une pochette et parfois un chapeau.
Un complet classique est réalisé dans un tissu et une couleur unique alors qu’un complet fantaisie pourra être confectionné dans deux tissus différents.
Le costume droit comporte deux ou trois boutons. Le costume croisé se porte sans gilet et comporte six boutons dont deux servent effectivement à la fermeture.
Le pantalon comporte deux poches horizontales à fentes et un revers de quatre centimètres qui tombe sur le laçage des chaussures.
Choisir la couleur
Choisir la couleur de votre costume est la première étape à faire. N’achetez pas votre costume parce que « le noir… ça va avec tout », ou « les doubles rayures bleues et grises sur un costume… c’est très tendance cette année ! ». Votre costume doit avoir au moins deux couleurs. Une couleur dominante (généralement la couleur du costume), et au moins une couleur secondaire. (la chemise). Dans ce cas, la cravate sera de la couleur du costume pour un style plus classique et un contraste accentué, ou de la couleur de la chemise pour un ton sur ton pour un style plus jeune bien qu’un peu démodé. Les chaussures seront de la couleur du costume. Le maximum préconisé est quatre couleurs sur votre costume, au delà vous risquez de passer pour un clown.
Choisir le tissu
Le tissu, étant le premier support de votre costume, nécessite de prendre en compte plusieurs choses pour faire le bon choix. L’étiquette vous affiche la composition de l’extérieur du costume et celle de la doublure. La doublure est la matière douce qui peut faire penser à de la soie mais qui très souvent est 100% viscose. Vous avez donc plusieurs type de tissus.
Les tissus naturels ont tous l’avantage d’évacuer facilement la transpiration, voir d’être des thermo-régulateurs. Les tailleurs ne travaillent qu’avec des tissus naturels.
Note : il se peut que les tissus contiennent un peu moins de 1% d’élasthanne pour gagner en souplesse.
- Le Lin : d’origine végétale, il se porte seulement l’été ou toute l’année dans les pays chauds. Très léger, il le grand avantage de libérer facilement la transpiration.. mais malheureusement se froisse facilement.
Notons qu’ils donnent une allure un peu plus « sport » qu’un costume en laine fine qui sera plus raffiné. - Le Coton : d’origine végétale, il se porte au printemps, en été et au début de l’automne. Comme le lin il permet d’évacuer facilement la transpiration, mais reste un peu plus chaud.
- Les Laines épaisses (le tweed): d’origine animale (mouton), les laines épaisses(photos) sont généralement utilisées pour les vestes dites « sport » (qui ne sont pas dans un ensemble veste/pantalon type costume).
On les porte en automne, en hiver ou pendant les soirées fraiches. - Les laines flanelles : Tissu à l’origine de laine à l’aspect duveteux et doux au touché, la flanelle est réalisée par foulage. La plus utilisée pour les costumes est la flanelle grise. Apportant chaleur et douceur elle se porte en hiver.
- La Laine fine (Super 100′S, 120′S, 150′S etc.) : d’origine animale, c’est le tissus « quatre saisons » par excellence. Un costume dans une laine fine peut-être, selon sa couleur, porté toute l’année.
SI vous devez vous acheter un premier costume, choisissez le en laine fine.
Un article entier sera consacré aux laines fines. - La laine mélangée à des laines « nobles » : ex : laine cachemire, laine/mohair, laine/alpaga
Ce type mélange change généralement l’aspect de laine en la rendant ou choix ou en même temps plus soyeuse, plus épaisse, plus douce…
Les tissus synthétiques ont l’avantage de ne pas se froisser, et d’être très peu onéreux. Malheureusement, ils n’aident pas à évacuer la transpiration. Donc si vous avez peu de moyens et que vous transpirez peu, ils peuvent être un choix.
Par contre, si vous avez tendance à avoir une forte transpiration, ou pour porter un costume en été, il vaut mieux essayer d’économiser un peu pour un costume 100% laine.
- Le polyester : Macromolécules linéaires, présentant dans la chaîne au moins 85% en masse d’un ester de diol et d’acide téréphtalique
- Le PolyViscose : Polyester (généralement dans les 60%) + viscose ( 40%). C’est la grande majorité des costumes que l’on peut trouver dans des enseignes comme Z.ra.
Que signifie « super 100′s », « super 200′s »… ? Cela désigne les fabriques de laine fine 100% laine, ou des mélanges de laine avec des laines supérieures comme l’alpaga, l’angora, le cachemire, la vigogne… Le chiffre qui se trouve après le mot Super, et avant l’apostrophe ‘S’, représente la finesse du tissu.
Cette mesure, ou notation est déterminée par l’IWTO (International Wool Textile Organisation : « Organisation Internationale du textile et de la laine »).
Le diamètre de chaque fibre d’une laine 80s doit mesurer au maximum 19,75 microns ;
19,25 micron pour du 90s ;
18,75 pour du 100s etc…
Il suffit ensuite d’enlever 0,5 microns tous les 10s … pour arriver aux laines 210s, dont les fibres sont plus fines que 13,25 microns !
Rappelons qu’un micron, ou micromètre (μm) vaut 10^-6 m = 0, 000 001 mètre = 0, 001 millimètre.
Le diamètre d’une fibre d’une laine 210s mesure donc moins de 0,01325 millimètre !
Du coup, une laine Super 100’s sera plus épaisse qu’une Super 120’s ;
et une laine Super 160’s plus fine qu’un laine super 140’s.
Généralement, sur un costume 100% laine, si rien n’est précisé, le tissu est certainement en super 80 ou super 90.
Tous les costumes de prêt à porter (PAP), qui offrent des laines plus fines le signalent par une étiquette placée à l’intérieur de la veste.
Tissus < 100′s (moyen – fin) | Tissus >150′s (très fin) | |
Prix | Abordable
moins le tissu est fin, moins il est travaillé, moins il est cher. Généralement produit en grande quantité, ça n’en fait pas un tissu rare. |
Cher… voir très cher
Plus le tissu est fin, plus il est rare, plus il est travaillé. De plus, vu le prix de vente (plusieurs millier d’Euros pour un mètre carré), les tisseurs n’en produisent que de petites quantités, ce qui rend le tissu encore plus rare, encore plus exceptionnel. |
La souplesse, la tenue & la beauté | Plus le tissu est épais moins il sera souple… et par extension… moins tout. | Plus le tissu est fin, plus il est souple, plus il a une belle tenue, plus il est agréable à porter. |
Le froissé | Se froisse peu | Peu se froisser beaucoup à partir de 150′s |
La solidité | Assez résistant… mais tout dépend de l’origine. | Plus fragile, nécessite plus d’attention à l’entretien. |
Plus le tissu sera fin, plus il sera agréable à porter, mais, plus il sera cher, et plus il demandera de l’attention pour son entretien. Une laine super 120’S est conseillée. Méfiez vous des costumes qui se prétendent super 150’s ou super 160’s et qui coûtent moins de 300 Euros… cette équation est impossible.
Choisir la coupe
Les boutons
Plus un costume a de boutons, plus il fait grave et sérieux, moins il en a, plus il fait jeune et dynamique. Le costume à 3 boutons est le costume classique par excellence. Un 2 boutons est le costume le plus polyvalent ! Les vestes à 1 seul bouton sont généralement des vestes smoking. Ce bouton est souvent recouvert de tissu.
Dans la plus part des costumes en prêt à porter (PAP), vous trouverez de vulgaires boutons en plastique, d’une couleur unie, sans relief, ni profondeur : ils sont purement fonctionnels. Heureusement certaines maisons, favorisent l’emploi de matières naturelles comme le corozo ou la corne…
Le corozo aussi appelé tagua ou ivoire végétal, est l’albumen du fruit du palmier à ivoire qui pousse dans la forêt amazonienne. Le fruit de ces palmiers contient un lait sucré. Une fois mûr, cet albumen se durcit pour devenir l’ivoire végétal.
Sur les étiquettes (généralement dans une poche intérieure de la veste), vous pourrez trouver la mention « genuine natural corozo » associée aux boutons. Les boutons en Corozo peuvent se reconnaitre par de petits cercles concentriques irréguliers. Un boutons dans cette matière coute entre 50 centimes et 3 Euros, en fonction de sa taille, et de son niveau de finition (polissage, couleur etc…)
En fonction des prix, vous retrouverez différents types de corne, et différentes finitions. La plus belle étant, comme pour les lunettes, la corne de buffle.
Bien travaillée, la corne apporte un effet « naturel » qui convient parfaitement à une veste sport, en coton par exemple. Parfaitement polie, elle donne une profondeur incomparable à une veste. Un bouton en Corne coute entre 3 et 10 Euros, en fonction de sa taille et de sa finition.
Les boutons en matière naturelle se ressemblent mais ne sont jamais identiques ! Comparez donc les boutons, et aucun ne doit reproduire exactement le même motif.
Sur la plupart des vestes de costumes, 3 ou 4 boutons ornent chaque poignet… « ornent » car très souvent ces boutons sont purement décoratifs : il est impossible de déboutonner les manches afin de les retrousser ! A l’inverse, sur les « beaux » costumes chaque bouton peut être boutonné et déboutonné à loisir. Examiner si les boutons des manche d’un costume sont fonctionnels vous permettra, non pas d’évaluer la qualité globale du costume, mais d’estimer si le temps et l’effort investis sur le costume correspondent à son prix.
Le cintrage de la veste
Une veste à coupe droite, ne va pas venir serrer votre taille, ni donner de largeur à vos épaules. Du coup, si vous êtes mince ou sportif, elle ne mettra pas en valeur votre corps, et si vous êtes très mince, vous risquez de donner l’impression d’être noyé par votre veste.
Par contre, si vous avez un certain embonpoint, elle le camouflera au mieux. De plus, elle vous donnera des épaules proportionnelles à sa largeur. Pour résumer, une veste droite est conseillée si vous avez un peu de ventre, et est recommandée si vos épaules sont peu développées.
Le cintrage simple se fait soit à l’avant de la veste soit au dos. Généralement il se fait au dos de la veste. Pour vérifier qu’une veste est cintrée, tout comme une chemise, regardez à l’arrière de la veste, si vous voyez deux coutures symétriques qui partent de sous l’omoplate, pour descendre jusqu’aux reins, c’est que votre costume est cintré. Attention, les cintrages peuvent être plus ou moins marqués, et les vestes serreront plus ou moins votre taille.
Si vous êtes mince ou athlétique, le cintrage double vous mettra particulièrement en valeur.
Si vous voulez une veste cintrée, faites attention à l’alignement des motifs, surtout si vous optez pour une veste à carreaux comme le prince de galle.
En effet, s’il y a un décalage d’alignement entre les barres horizontales au niveau de la couture de cintrage… éviter d’acheter cette veste. C’est un défaut, et une boutique, qui vous vends des vestes à défauts apparents en vous assurant que « ça ne se voit pas », vous vends certainement d’autres défauts cachés.
Le cintrage du pantalon
En fonction de la marque ou de votre tailleur, le fuselage des pantalons pourra bien différer. Le pantalon peu prendre des largeurs différentes au niveau de la taille, puis au niveau du bassin, puis au niveau des cuisses, des mollets et des chevilles.
Le pantalon droit est plus classique. Assez large à la base, on pourra le porter avec des chaussures italiennes, plus longues que les brogues anglais.
Le pantalon droit doit se porter à la taille, c’est à dire un peu en dessous du nombril. S’il est coupé droit au niveau des anches, il devrait avantager une silhouette dons le ventre serait un peu bombé.
Le pantalon fuselé est à la mode. Du coup il fait plus jeune, plus dynamique. Très serré aux chevilles, il permet de mettre en valeur les chaussures. Attention de ne pas porter, toutefois, des souliers trop longs et trop fins… cela risquerait de donner l’impression de voir déambuler un équilibriste…. où quelqu’un aux pieds longuement disproportionnés.
Il faut essayer d’éviter de porter le pantalon en mode « taille basse », c’est à dire sous les anches. En particulier si vous avez du ventre ! Sinon celui-ci va bondir hors de votre pantalon et pour certains venir recouvrir votre boucle de ceinture. Cela ne vous met pas du tout à votre avantage.
Choisir l’épaule
Pour qu’un costume vous aille bien, il est primordial qu’il tombe parfaitement au niveau des épaules. Pour cela, elles ne doivent être ni trop petites, ni trop larges.
En fait, la couture du haut de la manche (tête de la manche, « sleevehead » en anglais), doit arriver au début de votre deltoïde (muscle de l’épaule) : c’est-à-dire, juste après votre acromion (os qui relie la clavicule à l’omoplate).
Ensuite, c’est la courbure de la manche qui devrait épouser l’arrondi de votre épaule.
Note : Cette règle est valable pour nos chemises et nos pulls.
Une épaule peut être taillée selon plusieurs formes :
- droite et carrée,
- concave,
- incurvée vers l’intérieur, puis repiquant ver le haut à l’extrémité de l’épaule,
- convexe,
- tombante
Selon la morphologie de chacun, vous trouverez des épaules largement rembourrées (padded), ce qui assurera une forme impeccable de l’épaule et des épaules à même le tissu (unpadded, ou naturelles) qui épouseront les formes naturelles du corps.
Choisir le col et les revers
Dans un col de costume, vous pouvez distinguer 3 parties :
- L’encolure, qui est la partie qui entoure le cou et qui doit rester au contact du col de chemise,
- Le rabat, la partie qui est rabattue derrière l’encolure,
- Les revers, les 2 parties à l’avant de la veste repliées vers l’extérieur, qui donnent la forme en « V » de l’ouverture.
Il existe plusieurs types de cols, plus ou moins extravagants…plus exactement, il existe plusieurs types de revers de col. En fonction de leur forme, vous pourrez les associer à des tenues plus ou moins strictes.
Le col cranté, ou tailleur, est le type de col le plus commun sur les costumes avec une seul rangée de boutons ( 2 ou 3 boutons). C’est le col type du business man.
Le col en pique était destiné aux vestes croisées (avec 2 rangées de boutons). Quand son bord est orné de soie, c’est le col de prédilection des smokings. On retrouve aussi ce type de col sur des costumes à une rangée de boutons. Cela leur donne un style certain. Un col en pique sur des costumes 2 ou 3 boutons est une des coupe les plus compliquées à réaliser pour un tailleur.
Selon les périodes, la largeur des revers a varié. Très larges, dans les années 30 et 70, il se sont fait très étroits dans les année 50 et 60 pour revenir à une largeur intermédiaire dans les années 80. Aujourd’hui, alors que la série « Mad Men » fait fureur, la mode est revenue aux revers assez étroits.
La règle est d’accorder la largeur du revers de sa veste avec la largeur de sa cravate !
Pour les fans de mesures, vous pouvez considérer que les revers sont :
- Larges si leur largeur dépasse les 8 cm
- Moyen si leur largeur est comprise entre 5,5 et 7,9 cm
- Étroits si leur largeur est inférieure à 5,4cm
Il faudra dans chacun des cas, porter une cravate d’une largeur à peu près égale à la largeur du revers pour un style efficace et élégant.
Notons que comme pour les cravates ou les revers, la mesure se fait à l’endroit le plus large.
Pour ce qui est de savoir quelle largeur de revers choisir, il faut savoir que la largeur des revers prends la même logique que la largeur de la coupe. De nos jours, plus un revers sera fin, plus vous aurez une allure de jeune homme, plus le revers sera large, plus l’effet dégagé par votre costume sera classique et autoritaire.
D’un point de vue personnel un revers dont la largeur est comprise entre 7 et 7,5 cm permet de donner un aspect dynamique tout en assurant un sérieux certain.
Choisir les fentes d’aisance de la veste
Une fente d’aisance, comme son nom l’indique signifie que le tissu du bas de la veste est fendu (coupé en 2 parties sur une certaine longueur), afin de donner plus d’aisance à la personne portant le vêtement.
Selon leur nature, les fentes d’aisance permettent essentiellement à l’homme de chevaucher, de s’asseoir, et de mettre les mains dans ses poches.
Vous pouvez catégoriser les vestes selon le nombre de fente (0, 1 ou 2), leur positionnement et leur longueur.
Cela amène à distinguer 4 possibilités :
1. Pas de fente d’aisance en anglais : « Ventless Back »
Ce sont des vestes qui sont faites pour rester debout. Le port de ces vestes rend délicat le fait de mettre ses mains dans ses poches. Ce sont donc les vestes les plus formelles, et c’est naturellement qu’aujourd’hui, l’on retrouve cette absence de fente d’aisance sur les vestes de smoking.
Notons qu’avec ce type de coupe la veste doit être particulièrement ajustée à son propriétaire, surtout s’il a des anches ou un ventre marqué.
2. Une longue fente centrale arrière en anglais : « Long Single Back Vent »
Cette fente d’aisance que l’on retrouve sur les vestes d’équitation, permet au cavalier de chevaucher sa monture sans gêne et sans abîmer sa veste. On ne retrouve cette longue fente que sur l’habit, ou costume dit « queue de pie ». Il est réservé à certains groupes (habit vert de l’académie française, etc), certains métiers (chef d’orchestre), ou à certaines occasions très particulières. Sur les vestes de costumes de ville, on retrouvera une fente centrale plus courte.
3. Une fente centrale arrière de longueur normale en anglais : « Single Vent »
Dérivée des vestes d’équitation, elles permettent de s’asseoir sur des tabourets, et de glisser une main dans une poche du pantalon. Attention, elles ont toutefois l’inconvénient de séparer la veste en deux lorsque les deux mains sont plongées dans les poches du pantalons : elles « offrent » ainsi à la vue de tous les fesses de ceux qui les portent. Dans le pire des cas, avec une fente un peu trop longue, cette position pourra révéler la couleur de votre chemise.
Notons que ce type de fente est assez commun dans le prêt à porter. C’est la fente d’aisance la plus facile, et donc la moins coûteuse à réaliser. Cependant, le tombé de la veste est rarement parfait. Préférez donc les fentes latérales, ou l’absence de fente d’aisance.
4. Deux fentes latérales en anglais : « Side Vent »
C’est la coupe la plus longue et la plus complexe à réaliser. Il faut bien faire attention à ce que les fentes soient bien perpendiculaires au sol, et à ce qu’elles ne soient pas trop longues. Les vestes avec deux fentes d’aisance latérales, sont les plus efficaces : elles permettent de s’asseoir ou de mettre les main dans les poches de son pantalon, tout en assurant un tombé du costume presque parfait.
Notons que selon les chaises, il est possible de glisser le pan arrière de la veste derrière l’assise sans le froisser.
Choisir le nombre et la forme des poches
Toutes les vestes ont des poches, et bien que certains ne les « ouvrent » pas (découdre le fil qui maintient la poche) pour ne pas altérer leur silhouette, elles sont présentes car pratiques. Vous retrouvez toujours au moins 2 poches latérales.
Les 2 poches latérales ont souvent un rabat : une pièce de tissus doublée qui juste au dessus de la poche permet de cacher son ouverture. Si les poches sont ouvertes, il est toujours possible d’y rentrer les rabats pour les y cacher. Sur les tenues les plus habillées, les poches n’ont généralement pas de rabat, Alors qu’il est quasi-toujours présent sur les poches d’une veste de costume de ville.
Notons que la présence de rabat permet de donner l’impression que la veste est un peu plus courte.
La troisième poche est plus étroite et se trouve au dessus d’une des poches latérales. Elle peut servir pour ranger sa monnaie, un ticket de métro, ou de cinéma…
Elle donne une touche « sur-mesure » à votre costume.
Il est certes un peu plus pratique de plonger ses mains dans des poches inclinées, mais ce choix est surtout une question de goût. Cela permet aussi de ne pas rompre la ligne du costume.
Les poches rajoutées (patched pockets) sont cousues par dessus la veste, au lieu d’y être intégrées par l’intérieur. Du coup, les coutures, et la forme générale de la poche est visible. Généralement sans rabat, ces poches sont de mises sur les vestes qui offrent un style plus détendu, casual. Elles sont donc à éviter pour une tenue formelle.
Les détails de qualité
La surpiqûre, ou couture surpiquée, est une couture visible sur l’extérieur du vêtement (à l’endroit de l’ouvrage). Après avoir cousu deux pièces de tissu ensemble, la surpiqûre va venir jouer 3 rôles :
1. Décorer, grâce à la partie visible de la surpiqûre,
2. Aplanir les coutures du tissu,
3. Renforcer la couture en fixant les « réserve de coutures ».
Cette surpiqûre, est donc un détail qui révèle un complément de travail. Cependant, il faut se méfier des coutures purement décorative qui ornent les costumes bas de gamme, et qui ne jouent pas leur rôle.
La finition des coutures de poches intérieur en demi lune. Cette finition permet de :
- renforcer la poche, de la sorte elle est quasiment indéchirable;
- lui apporter un peu de maintien: la poche se déformera moins si vous y insérez un objet.
Encore une fois, cette finition ne prouve pas la qualité d’un costume PAP, mais c’est quelque-chose que l’on retrouve sur tous les costumes de qualité en demi-mesure ou sur mesure.
Voilà, si vous achetez cher un costume PAP dans une grande enseigne et que vous ne trouvez pas ce genre de finition, c’est que la marge entre le prix vendu et le coup de fabrication est énorme… Comme l’on dit vulgairement, « on paye la marque ».
Ces poches intérieures « prisent » dans le tissu du costume est une finition qui permettra un meilleur maintien de la poche.
Choisir son budget
le PAP (P. à porter) | 200-2000€ voire plus chez Lanv.n, Kit.n, Cifon.lli, Sm.lto | Fabrication industrielle avec possibilité de retouches. | Patron standard |
la demi-mesure industrielle (thermocollée) | Dès 550€ | Fabrication industrielle avec quelques finitions à la main. | Prise de mesure et livraison |
la demi-mesure semi-traditionnelle (semi-entoilée) | Dès 900€ | Processus de fabrication à dominante artisanale avec au moins la moitié des opérations réalisées à la main. | Prise de mesure et livraison avec possibilité de retouches. |
la petite mesure | Dès 1800€ | Processus de fabrication à dominante artisanale avec au moins la moitié des opérations réalisées à la main. | Prise de mesure et livraison avec possibilité de retouches. |
la grande mesure (le bespoke) | Dès 3000€ à Paris | Vêtement intégralement réalisé à la main. Entre 70 et 90 heures de travail. | 3 essayages minimum (jusqu’à 5 dans les plus grandes maisons). Délai d’attente : de 6 semaines à 6 mois. |
Les principes
Le prêt à porter (PAP) ou costume dit de confection est fabriqué par une machine à partir d’un patron standard. L’espérance de vie ne dépasse pas trois ou quatre ans ou quelques nettoyages à sec.
Il est possible de trouver des costumes de qualité confectionnés en usine pour un prix oscillant entre 150 et 1000 euros. Les fabricants tels que Sm.lto ou Lanv.n proposent une gamme de costumes prêt à porter de bonne qualité et durables.
Note : la marque ne devrait pas être un facteur de choix en la matière. Un costume H. Boss ou Gu.ci n’est nullement garantie de qualité, et il serait un choix hasardeux de dépenser plus de 1 000 euros dans un costume de confection.
Les tailleurs proposant des services de petite mesure utilisent un patron prédéfini qu’ils ajustent aux mensurations de leur client, à l’instar de la demi-mesure industrielle. Seul le processus de fabrication diffère, puisque la petite mesure implique une réalisation entièrement artisanale.
Le principe de la demi-mesure est simple : le patronage est préconçu à partir de tailles standards. Le tailleur le choisit toutefois selon la morphologie de la personne, ses mesures ainsi que ses goûts. Ce patron est ensuite fourni à une usine qui réalise un costume en quelques minutes. Les finitions peuvent être réalisées à la main ou à la machine. La demi-mesure dite industrielle se trouve être une alternative très intéressante. La confection est en général plus soignée et la coupe normalement au top puisqu’il s’agit de mesure.
La qualité de votre costume dépendra de la qualité de la prise de vos mesures. Recourez de préférence à un tailleur ayant de l’expérience en grande mesure ; il sera plus à même de prendre en compte des éléments appréciables seulement à l’oeil nu, à l’instar de votre posture et de votre physionomie générale.
Certains tailleurs en grande mesure ont également un service de demi-mesure.
La plupart des personnes se prévalant de la dénomination « tailleur » pratiquent en réalité la demi-mesure industrielle, ce qui est au demeurant tout à fait louable.
Les connaisseurs voient dans le bespoke un idéal technique et esthétique, dans la mesure où l’apiéceur expérimenté (l’artisan auquel le coupeur confie la réalisation de la veste) passe au bas mot 50 heures de travail sur une seule pièce. Il piquera à la main des milliers de points, utilisera une dizaine de matières uniques (dont le crin de cheval), et se servira d’un lourd fer à repasser pour donner forme au costume.
Son travail, entièrement réalisé à la main, vous permettra de disposer d’un costume unique, pérenne, réalisé grâce à l’énergie et à la patience d’un dépositaire d’un artisanat d’art rare et précieux.
A la différence de la demi-mesure, le tailleur grande mesure dessine un patron ad hoc pour son client. Ce patronnage, dont le client peut se voir remettre une copie, est unique, et permet la prise en compte de l’ensemble des particularités morphologiques de ce dernier. Après que le tissu aura été découpé selon les lignes du patron, un nouvel essayage est nécessaire, chaque tissu « tombant » différemment, selon son poids et ses propriétés.
On ne compte qu’une vingtaine de tailleurs spécialisés dans la grande mesure à Paris.
L’entoilage
1°) L’entoilage thermocollé (ci-dessus à gauche): il est le plus répandu et le plus connu car le plus économique. Vous le retrouverez en « mesure industrielle » et en prêt-à-porter bas de gamme et moyenne gamme (voire certains « prétendus » haut de gamme). Le principe de cet entoilage 100% industriel est de gagner du temps et de minimiser les coûts de production pour la confection de vêtements en série. Ce qui fait office de plastron est tout simplement une toile thermocollante de bonne ou de mauvaise facture. La mauvaise réputation du thermocollant à fait son chemin et aujourd’hui, on le trouve assez rarement dans la mesure, sauf sur quelques sites internet proposant de la mesure en ligne. Les inconvénients de cet entoilage sont nombreux: tenue et aspect « cartonneux » (selon la qualité du thermocollant), durée de vie minimale du vêtement et catastrophique au nettoyage à sec (plis ou cloques se formant sur les devants de veste), résiste mal aux climats chauds et humides.
Durée de vie moyenne: 1 à 2 ans selon la qualité du thermocollant et selon la fréquence des nettoyages à sec.
2°) L’entoilage semi-traditionnel (ci-dessus au centre): nous rentrons dans le haut de gamme. Cet entoilage commence petit à petit à remplacer « l’entièrement thermocollé » dans la confection du sur mesure et dans quelques belles boutiques de prêt-à-porter haut de gamme.
Cet entoilage respecte certains critères fondamentaux: la tenue, la forme du plastron et sa durée de vie. Cet entoilage est en grande partie cousu et le plastron est doté d’une triple épaisseur: toile de chèvre, toile de coton et crin de cheval.
L’intérêt d’utiliser des matières naturelles est que les fibres gardent leur forme. L’entoilage traditionnel garantit une très bonne tenue, Cet entoilage comporte encore quelques éléments thermocollés, notamment le bas de veste, plus précisément sous les poches côté.
Durée de vie moyenne: entre 5 à 10 ans selon le soin qui lui sera apporté et selon la fréquence des nettoyages à sec.
3°) L’entoilage traditionnel (ci-dessus à droite): cette qualité de confection est considérée comme étant la petite soeur de la grande mesure. En effet, les matériaux utilisés sont les mêmes que ceux utilisés par l’artisan tailleur. La veste est entièrement entoilée: toile de chèvre, toile de coton et crin de cheval. Le bas de veste (sous les poches) sera plus souple et plus léger qu’une veste avec entoilage semi-traditionnel.
Cependant, pour cet entoilage, préférez un tissu avec un grammage supérieur à 310 gr plutôt qu’un tissu en 260gr. En effet, étant donné que rien n’est thermocollé et que tout est cousu, quelques fronces peuvent apparaître notamment au niveau des têtes de manches et sur le bas de veste ce qui n’est pas très esthétique. Il faudra également compter 250 à 300 euro de plus qu’un entoilage semi-traditionnel.
Durée de vie moyenne: de 10 à 20 ans selon le soin qui lui sera apporté et selon la fréquence des nettoyages à sec.
4°) La grande mesure (ci-dessus à droite): c’est la Rolls Royce des costumes! Le costume est entièrement confectionné à la main, de la coupe du tissu au montage des manches. Chaque finition est « fait-main » – « hand made » et la confection peut demander plus de 80 heures de travail au tailleur. Il faut au bas mot 3 à 4 essayages afin de prendre possession de son costume. Cette mesure est peu répandue car très onéreuse (de 3000 euro à 5000 euro selon le tissu et les finitions). Seuls quelques privilégiés et quelques fins connaisseurs ne pourront s’en passer…
Par ailleurs, ce qui fait réellement la différence avec les confections citées ci-dessus, c’est une totale liberté de coupe et de finitions. En effet, étant donné que le gabarit ne dépendra d’aucune conformation industrielle spécifique et automatisée, vos demandes de créations seront quasiment toutes réalisables. C’est le tailleur qui trace, qui coupe et qui forme. Il ne tiendra donc compte d’aucun modèle standard; son seul guide sera votre morphologie et votre style.
Durée de vie: à vrai dire, c’est presque impossible à déterminer. Mon père m’a offert mon premier costume en grande mesure à mes 18 ans et il est toujours dans mon dressing! Lui même en a 2 ou 3 qui ont plus de 30 ans et leur forme est toujours intacte…
En résumé
- Premièrement, faire l’impasse sur le très bas de gamme (thermocollage à tous les étages) même celui dont les noms de marques « sonnent » faussement italien comme Mar.o Dessut.i ou Mas.imo Dut.i (qui est en fait la propriété du groupe espagnol Ind.tex c’est à dire Z.ra). Acheter un costume de ces marques est, à coup sûr, un mauvais investissement à moyen terme car si vous avez l’impression de faire une bonne affaire au moment de l’achat, je peux vous garantir que vous déchanterez au bout de quelques mois. Je vais d’ailleurs tenter de vous montrer qu’il existe de vrais alternatives de qualité à ces maisons pratiquant la production de masse, pour des tarifs à peine supérieurs.
- Deuxièmement, fidèle à l’esprit même de PG, faire l’impasse sur les mégabrands multimilliardaires comme K.nzo, Arm.ni, Z.gna, Bo.s, La.ren, Sm.th et consorts. Pourquoi ? Parce que même si certaines de ces maisons proposent objectivement des produits de bonne qualité, l’idée que 70% du prix du costume à la vente provienne des dépenses (gigantesques) de marketing, m’est insupportable. De nombreuses études montrent en effet que les coûts réels de fabrication d’un costume portant ces « griffes » ne pèsent que 30% du prix proposé à la vente. En clair, vous achetez bien plus une marque qu’une qualité (sans parler des « sous-marques » qui fleurissent ici et là pour brouiller les pistes : les « Machin By », les « Purple ou Black ou Pink Labels » etc).
- Troisièmement, faire l’impasse sur l’ultra haut de gamme comme Kit.n, B.ioni ou Zi.li, dont les tarifs de PAP sont souvent supérieurs à du vrai Bespoke, même dans les maisons de tradition pratiquant la grande mesure. Dépenser 5000 euros ou plus pour du prêt à porter (certes de très haut niveau en termes de tissus et de finitions) chez ces fabricants me semble déraisonnable. Si vous avez 5000 euros à investir dans un costume, je ne peux que vous inviter à pénétrer dans le monde merveilleux de la grande mesure. Car un costume PAP, même à 10 000 euros, ne vous procurera jamais l’émotion de porter un costume fait pour et avec vous dans l’intimité de la « fitting room ».