Escapade au pays des santons

Crèche noelSelon la tradition, l’origine de la crèche remonte à Saint François d’Assise, qui aurait le premier, en 1223, mise en scène la Natavité dans son église de Greccio, en Italie. Les personnages étaient alors joués par des gens du village et des animaux réels. Cette mise en scène de la naissance du Christ, devenue une tradition, s’est perpétuée mais les personnages ont été remplacés avec le temps par des personnages en bois, en cire, en carton-pâte, en faïence et même en verre. C’est après la révolution française, provoquant la fermeture des églises et la suppression de la messe de minuit, que des personnages de petite taille, les « santoun » ou « petits saints », sont créés en Provence, permettant à chaque famille de d’installer une crèche de Noël dans l’intimité de son foyer.

Les premiers santons étaient confectionnés en mie de pain, mais petit à petit c’est l’argile rouge de Provence qui a été privilégiée pour la fabrication. Si les santons sont longtemps restés de fragiles créations en argile crue, la cuisson de l’argile s’est imposée un peu partout de nos jours. C’est un marseillais, Jean-Louis Lagnel qui, aux alentours de 1800, fut le premier fabricant connu de santons. Depuis, le métier de santonnier s’est ajouté aux métiers traditionnels de la Provence. Il existe de nos jours une centaine d’ateliers de santons entre Marseille, Aubagne, Aix-en-Provence, Arles ainsi que dans de nombreux petits villages disséminés à travers de la région.

On peut distinguer 7 étapes dans la fabrication artisanale du santon :

* la création du modèle sculpté dans l’argile crue. Il se tient toujours sur un socle, généralement circulaire et faisant partie intégrante du personnage. Il devra être plus grand que la taille souhaitée à cause du rétrécissement dû au séchage;
* la fabrication d’un moule en « coquille » (pour éviter la contre-dépouille) coulé en plâtre (de Paris), avec des encoches mâles et femelles permettant de joindre parfaitement les 2 parties;
* le moulage en pressant un colombin d’argile fraîche (mais pas collante) dans une des moitiés creuses du moule, en ayant soin auparavant de talquer celui-ci. On presse ensuite à la main les deux parties assemblées. On ouvre le moule, on découpe grossièrement le surplus d’argile (la « barbe ») autour du sujet et délicatement on décroche le santon, qui est mis à sécher;
* l’ »ébarbage » et la finition pour enlever toute trace de moulage en grattant la « barbe » avec un couteau;
* le séchage;
* la cuisson où le sujet est enfourné dans un four à 800° environ (cuisson du biscuit);
* la décoration, elle se fait couleur par couleur, avec des pinceaux de décoration. Les premiers santonniers se servaient d’un mélange constitué de pigments en poudre, de gomme arabique et d’eau. Cette peinture était confectionnée par le santonnier lui-même. Aujourd’hui, on utilise les gouaches acryliques, vinyliques etc. disponibles dans le commerce. Le sujet ne doit surtout pas être vernissé.
Foire santons
En 1803, peu après le Concordat, à Marseille naît la première Foire aux santons. Ce rendez vous traditionnel démarre toujours fin novembre à début janvier chaque année, en haut de la Canebière, artère principale de la vieille ville, débouchant sur le Vieux Port. Elle se propagea dans toutes les villes alentours. La Provence devient ainsi le pays de Noël par excellence.

Il peut sembler paradoxal d’aller en Provence en hiver. Mais peut être est ce l’occasion de découvrir le pays de Pagnol autrement. La campagne de provençale regorge de merveilles à découvrir : excursion dans les parcs naturels du Mercantour, du Verdon, du Lubéron ou de la Camargue, ou dans le parc insulaire et marin de Port Cros, les villages perchés comme Gordes dans le Lubéron ou les Baux de Provence, ou encore les sites troglodytiques tels les villages du Barry et de Chabrières, dans la commune de Bollène, sans oublier les mas provençaux et maisons à tours, typiques de la région.


Web Analytics