Qu’est ce que le Kamasutra ?
L’origine du mot vient du sanskrit : Kâma, évoquant le « désir», et sûtra, « l’aphorisme », soit « les aphorismes du désir ».
On en parle sans cesse, les positions du kamasutra, refaire le kamasutra, kamasutra par ci, kama sutra par là… finalement qu’est donc ?
Le Kama-Sutra est un recueil indien écrit entre les IVe et VIIe siècles qui prodigue des conseils aux couples. Il cite ainsi « les trois buts de la vie », « les conseils de bon sens », « le comportement du citadin (नागरक वृत्त Nâgaraka vritta) », « le choix d’une épouse » (कन्यासम्प्रयुक्त Kanyâsamprayukta), « les devoirs et privilèges de l’épouse » (भर्य अधिकऋक Bharya Adhikarika), « les courtisanes » et « les méthodes occultes » (अउपनिषदिक Aupanishadika) en plus de toutes les pratiques plus directement liées à la sexualité (सम्प्रयोग Samprayoga). Le Kama-Sutra peut être lu, comme tous les ouvrages de l’Inde ancienne, comme une allégorie de l’union (yoga) au Divin.
À l’origine destiné aux hommes et aux courtisanes, ce livre donne aussi des conseils aux femmes et aux couples et indique que les hommes n’étaient pas tenus à la seule relation sexuelle, mais devaient aussi maîtriser les baisers, les caresses, les morsures et les griffures. Décrivant un certain nombre de positions, il expliquait aussi le comportement à tenir par les partenaires pour laisser ensuite place à leur imagination.
Le Kâmasûtra évoque également d’un art de vivre qu’une personne cultivée de l’époque se devait de connaître. Il aborde par exemple l’usage de la musique, la nourriture, les parfums…
Traduit pour la première fois en anglais en 1876, ce recueil ne devint légal au Royaume-Uni qu’en 1963.
Un de ses chapitres est consacré aux positions sexuelles.
Certaines de ces positions restent des « classiques », d’autres sont franchement plus « acrobatiques ».
Les grands classiques
En voici quelques exemples :
L’Amazone
L’homme est allongé sur le dos, tandis que la femme se positionne à hauteur de ses hanches, les jambes de chaque côté, et se laisse pénétrer en faisant de petits mouvements de va-et-vient.
L’homme a les mains libres pour caresser sa partenaire.
La levrette
C’est une position qui réveille les instincts « primaires » puisqu’elle reproduit l’accouplement des mammifères. La femme est à 4 pattes et l’homme se positionne derrière elle à genoux. Cette position permet de jouer avec les fantasmes.
Le missionnaire
C’est une des positions les plus classiques. La femme est allongée sur le dos et l’homme est au-dessus d’elle. C’est la position idéale pour l’homme qui prend la « situation en main ». Elle permet aussi un échange de regards et de complicité entre les 2 partenaires.
L’union du Lotus
L’homme est assis et replie ses jambes, cuisses écartées. Sa partenaire est sur lui, ses jambes enroulées autour de la taille. Cette position stimule le clitoris et le point G. Mais elle requiert un peu d’endurance !
Les petites cuillères
La femme est allongée sur le côté et son partenaire est derrière elle, plaqué contre son dos, comme 2 cuillères « emboitées ». La pénétration est plus profonde et les partenaires éprouvent un sentiment de « fusion ». Cette position est notamment appréciée des femmes enceintes.
La place de la femme dans le Kâmasûtra
La femme jouissait d’une certaine liberté à l’époque de son ouvrage. On trouve dans l’ouvrage les habituelles injonctions pour « l’épouse fidèle » qui s’occupe de la maison, mais elles côtoient d’autres conseils pour la séduction et la manière de tromper son époux. Le remariage des veuves, qui sera interdit plus tard dans l’histoire de l’Inde, est alors décrit comme acceptable. Le Sati (sacrifice de la veuve sur le bûcher de son mari) n’est pas mentionné dans l’ouvrage original et n’apparaît que dans les rédactions plus récentes3.
Les courtisanes sont à l’image des geishas. Elles ont une place significative dans la société. Elles étaient rémunérées par des sommes importantes pour leur art, qui incluait la danse et la musique. Ces « associations de prostituées » ont été interdites par les autorités britanniques dont l’Inde avait tendance à laisser pénétrer dans les temples où elles faisaient des offrandes importantes.