Snowboard

Le snowboard est une discipline olympique depuis 1998. Cet accessoire se compose d’une planche de snowboard (board en anglais signifie « planche » et snow signfie « neige »), d’une paire de fixations (il en existe plusieurs types) et d’une paire de chaussures adaptées (boots). La position sur la planche est inspirée de celle du surfeur : de profil, les pieds en travers l’un derrière l’autre.

Histoire

Les origines du snowboard sont dures à définir. On peut en retrouver les prémices dans les années 20. Il semble que dès cette époque et indépendamment de toute invention ou commercialisation, de nombreuses personnes aient eu tendance à s’amuser à glisser sur la neige debout sur une planche. C’est beaucoup plus tard que seront fait les dépôts de brevets et batailles juridiques qui permettent aujourd’hui à Jake Burton de dire qu’il a inventé le snowboard. Pourtant de nombreuses personnes revendiquent, à tort ou à raison, leur rôle déterminant (si ce n’est la paternité) dans la création de ce que l’on appelle aujourd’hui snowboard. Ils sont en effets nombreux à avoir joué un rôle dans l’histoire du snowboard. Difficile toutefois de savoir si ce rôle est toujours déterminant. En outre de nombreux pionniers ont développé des innovations identiques chacun de leurs cotés.

L’histoire du snowboard c’est l’histoire de deux pratiques ancestrales qui doivent leur improbable rencontre à la modernit. Le ski était un moyen de transport scandinave dont l’origine remonte à la nuit des temps. Le surf est à l’origine une pratique sportive d’Hawaii qui représente un élément important et constitutif de la vie et de l’organisation de la communauté de l’île. Son origine remonte au moins au XVe siècle. Dans la deuxième moitié du 19e siècle le ski est devenu un sport. Un demi siècle plus tard il allait rencontrer le surf et entraîner l’engrenage apparemment inéluctable de la création du snowboard. Pendant la lente maturation du snowboard, le surf va donner naissance à un autre avatar : le skateboard. Bien qu’initié beaucoup plus tard (1950 contre 1920) ce sport se développera plus vite, notamment grâce à sa simplicité de fabrication. Le snowboard, plus complexe et plus cher sera plus long à être mis au point et à s’imposer. Il aura donc l’occasion de s’inspirer de son cadet. Mais rappelons bien que si le skateboard a pu influencer le snowboard, il est plus jeune d’une trentaine d’années et ne peut donc en aucun cas en être considéré comme l’ancêtre. Leurs seuls rapports de filiation sont avec leur ancêtre commun : le surf.

Pour citer les personnes ayant joué un rôle dans l’apparition, le développement et la popularisation du snowboard, on peut commencer par le nageur olympique américain d’origine hawaiiène Duke Kahanamoku responsable de la promotion du Surf dans le monde dès les années 1910, sans lui on aurait probablement pas essayé en 1920 de glisser sur la neige debout sur des fûts de bois dans cette position étrange. On peut ensuite citer M.J. Burchett, Tom Sims, Sherman Poppen, Dimitrije Milovich, l’équipe de Flite Snowboards, Jake Burton Carpenter, Mark Anolik, Regis Roland, Serge Dupraz et bien d’autres.

Il a fallut quelques années pour que le snowboard atteigne une véritable reconnaissance, notamment par les stations de sports d’hiver qui l’ont pendant un temps interdit.

Le snowboard est devenu un sport olympique en 1998.

Matériel

Les planches de snowboard ont été les premières à utiliser une forme caractérisée par une taille de guêpe prononcée : la partie centrale -longitudinalement parlant- de la planche a une largeur plus faible que les extrémités.
Ainsi la carre trace une courbe lors d’une inclinaison de la planche qui permet de réaliser un virage non dérapé à faible vitesse (vitesse habituelle des skieurs sur piste publique). Ce type de construction a été repris sous le terme de parabolique pour les skis, et été destiné à rendre accessible au plus grand nombre ces virages auparavant réservés aux skieurs capables d’atteindre les vitesses suffisantes pour courber les skis traditionnels.

Contrairement aux skis, les planches de snowboard ne sont pas équipées de freins. En effet, elles ne sont pas censées se déchausser automatiquement en cas de chute violente, ce qui rend les freins inutiles. La conséquence est qu’un surf abandonné sur la neige peut se mettre à glisser sans s’arrêter. Il est donc prudent, si l’on quitte son surf, de le laisser soit planté verticalement dans la neige, soit renversé, semelle vers le haut.

Positions

La pratique du snowboard débute tout d’abord grâce à la connaissance de son pied d’appel. Il existe donc deux positions possibles :

* regular : position consistant à avoir le pied droit à l’arrière.
* goofy : position consistant à avoir le pied gauche à l’arrière.

Notons que c’est la jambe arrière qui donne son nom à la position. Le choix pour un pratiquant de l’une de ces deux positions se fait en fonction des prédispositions de chacun. En général, le pied avant est le pied d’appel. Statistiquement, on compte plus de regulars que de goofys, comme on compte plus de droitiers que de gauchers.

Certains snowboards étant à double spatule (relevés à l’avant comme à l’arrière), il est possible de glisser dans les deux sens (technique le plus souvent utilisée en freestyle). Pour un snowboarder ayant une préférence sur le sens des pieds, on peut définir un sens avant et un sens arrière. Un pratiquant glissant avec son pied préféré à l’arrière est dit sur son normal foot, dans le cas inverse il est en fakie.

Techniques de glisse et vocabulaire

* Position Frontside : coté face, de l’anglais « front » (face) et « side » (coté). Le surfeur est en appui sur les orteils. À l’origine on signifiait qu’il était face à la pente, mais dans de nombreux cas c’est faux; à tel point que maintenant les anglophones utilisent parfois une autre terminologie. La position en appui sur les orteils peut s’appeler « toeside » (de « toe » : orteil et « side » : coté). De part la différence de langue, les français sont moins dérangés par ce décalage occasionnel entre le mot et la réalité. Cela explique peut être pourquoi on continue en France à employer le terme « frontside » d’origine pour décrire une position en appui sur les orteils que l’on soit face à la pente ou non.

* Position Backside : coté dos, de l’anglais « back » (dos) et « side » (coté). Le surfeur est en appui sur les talons. On peut faire les mêmes remarques que sur l’étymologie de « frontside ». Aujourd’hui les anglophones utilisent parfois l’appellation « heelside » (de « heel » talon et « side » coté).

* Carre « Frontside » : c’est la carre qui se trouve du coté des doigts de pieds.

* Carre « Backside » : c’est la carre qui se trouve du coté des talons.

* Feuille morte : la technique de la feuille morte est une alternative au virage, plus sécurisante pour les débutants, ou sur les pistes vraiment difficiles. Il s’agit de rester en appui sur un coté de la planche, et, de porter son poids alternativement sur un pied puis sur l’autre. Cela permet de descendre doucement la piste en dérapant vers la gauche, puis vers la droite, et ainsi de suite. La trajectoire ressemble ainsi à celle d’une feuille morte.

* « Traversée » : comme en ski il s’agit d’un déplacement du surfeur et de sa planche dans une direction transversale à l’inclinaison de la pente. Contrairement au ski il existe deux types de traversées selon que l’on soit en appui frontside ou backside. On les appelle simplement « traversée frontside » ou « traversée backside ».

* Virage de base : il s’agit simplement d’un pivotement de la planche en dérapant sur la neige d’une position en appui sur un côté de la planche à l’autre. Au court du virage l’appui se fera sur le côté de la planche intérieur au virage il est donc nécessairement accompagné d’une inclinaison plus ou moins forte du surfeur vers ce côté. La position du surfeur n’étant pas de face sur la planche, les virages simples sont asymétriques. C’est à dire que le virage de base à gauche est différent du virage de base à droite. L’un des deux sera dit « virage frontside », il se fera en position frontside (appui sur le coté des doigts de pieds), l’autre sera dit virage « backside », il se fera en position backside (appui sur le coté des talons). On ne peut pas faire de rapport direct avec la gauche et la droite car cela change selon la position que l’on a sur la planche. Par exemple, un virage de base frontside se fera à droite pour un regular alors qu’il se fera à gauche pour un goofy. Il existe de nombreuses techniques de virages. Le virage de base, lui même, varie d’une école à une autre. Nous ne détaillerons donc pas la technique du virage de base dans cette section. Dans tous les cas les deux virages de bases se faisant avec des appuis différents, il est courant de constater chez le snowboardeur un fort décalage entre sa maîtrise technique des deux virages.

* « Virages de bases enchaînés » : Il s’agit de deux virages de bases enchaînés sans transition. La fin d’un virage de base frontside ou backside est considérée comme le début d’un virage de base opposé. Par exemple, un surfeur est en position backside avec une légère vitesse en traversée dans la direction de son pied avant, il est donc dos à la montagne et face à la pente. Il effectue un virage frontside; c’est-à-dire qu’il s’incline sur sa carre fronside tout en dérapant de la position face à la pente à la position face à la montagne. Il se retrouve alors en position frontside avec une légère vitesse en traversée dans la direction de son pied avant. Soit exactement dans la position opposée à celle du début. Il s’agit précisement de la position de départ d’un virage backside. Il effectue donc immédiatement un virage backside. C’est-à-dire qu’il s’incline sur sa carre backside tout en dérapant de la position dos à la pente à la position dos à la montagne. Il se retrouve en position backside avec une légère vitesse en traversée dans la direction de son pied avant. Soit exactement dans la même position qu’au début. Ainsi on comprend qu’il faut deux virages opposés enchaînés pour se retrouver dans une même position. Contrairement à ce qui arrive en ski, sport symétrique, les sensations que donnent ces deux types de virages sont très différentes. Leur enchaînement fait donc éprouver au surfeur un cycle d’équilibres et d’appuis très variés. Cela contribue pour beaucoup au plaisir particulier que procure la pratique du snowboard.

* Virages « coupés » (également appelés virages « carvés »): il s’agit d’un virage qui n’est pas dérapé mais conduit sur la carre, comme sur un patin à glace. C’est originellement une des spécificités du snowboard. En effet les premiers snowboards alpins avaient pour but de reproduire sur piste le type de virages que l’on effectuait jusque là seulement dans la poudreuse à la façon d’un surf sur une vague. Pour accrocher sur la neige dure ces snowboard ont été equipés de carres, comme les skis, mais pour retrouver le geste arrondi du surf les carres ont été conçues de façon incurvées, contrairement aux skis de l’époque. Ainsi la planche inclinée sur une carre se met à suivre naturellement la courbure de la carre et décrit donc un cercle qui permet de faire son virage comme un surfeur. Ce système a depuis été repris en ski et c’est ainsi que son nés les skis paraboliques.

Évolutions et spécialisations du Snowboard

Au fil des années, le snowboard a beaucoup évolué. Au départ, les planches n’étaient pas équipées de carres, on ne pouvait donc pratiquer que dans la neige profonde. Au fur et à mesure des évolutions, le snowboard s’est séparé en trois grandes branches que l’on appelle actuellement : « freeride », « alpin » et « freestyle ». Des sous-styles et des intermediaires existent également (le snowboard étant toujours tiraillé entre le besoin de polyvalence et la tentation de la spécialisation toujours plus poussée).

Les types de planches utilisés peuvent alors être radicalement différents.

Freeride

* Le freeride regroupe tout ce qui concerne la descente en hors piste. Ce sont les descendants des premiers snowboards. Le freeride consiste (comme son nom l’indique) à surfer librement ; c’est-à-dire en adaptant en permanence sa trajectoire uniquement en fonction du profil de la pente et des obstacles, principalement hors-piste. Les freerideurs privilégient l’aspect nature du sport, la sensation de liberté dans une neige vierge et propre, sur des pentes nivelées par le temps. Lorsque le snowboard a été inventé, c’était dans le but de reproduire sur la neige les sensations du surf. Il n’est donc pas étonnant de retrouver aujourd’hui chez certains freerideurs cet esprit spirituel hérité du monde du surf.

Alpin ou Freecarve

* l’alpin est un surf pensé pour une utilisation sur pistes. C’est le croisement le plus proche du surf et du ski. Les planches sont particulierement adaptées pour la vitesse et utilisées notamment pour les compétitions de slalom et de géant. Il existe également des planches alpines réservées à une utilisation plus récréative et tranquille. On les appelle parfois freecarve. Les planches pour la pratique de l’alpin sont conçues pour une très bonne accroche sur la carre. Elles sont les plus appropriées pour enchaîner sur piste des virages sans déraper, appelés « virages coupés » ou « carving ». Poussé à l’extrême cela peut donner un virage couché, appelé également « Vitelli Turn » (du nom de son ‘inventeur’ Serge Vitelli). On appelle « extremecarving » la discipline qui consiste à enchaîner des virages totalement allongé. Aujourd’hui le snowboard alpin a quasiment déserté certaines pistes, notamment françaises, mais continue à exister sur les pistes suisses ou autrichiennes (on évalue à 25% ou 30% les snowboardeurs alpins dans ces pays).

Freestyle

* le freestyle est le snowboard de figures, héritier du skateboard. Il consiste en sauts (jumps), principalement dans des snowparks. Les figures vont du saut grabbé (on attrape la planche avec ses mains) aux rotations, sauts périlleux (flip ou rodéo), etc. Le vocabulaire de description des sauts emprunte beaucoup à l’anglais. Il s’agit d’un sport très spectaculaire et concurrentiel, ce qui explique peut être son importante médiatisation.

Une nouvelle évolution du freestyle fait son apparition ces dernières années. C’est un mélange entre le freeride et le freestyle.C’est l’art d’executer des figures dites freestyle, dans un environnement de neige poudreuse que l’on retrouve en backcountry. L’avantage est de pouvoir tenter davantage de « tricks » (sauts, combinaisons)et ainsi pouvoir réceptionner dans de la neige poudreuse.On ne retombe donc pas sur de la neige damée comme sur les pistes ou les snowparks et les chutes sont alors, théoriquement, moins douloureuses. Une idéologie puriste ressort également de cette pratique de freestyle backcountry, l’idée d’être loin de la foule des snowparks, des comportements démonstratifs pour simplement se retrouver avec ses amis dans des coins isolés des stations et ainsi créer ses propres kick-air (bosses)et ainsi se jeter en l’air dans une ambiance amicale. Néanmoins, ce type de snowboardeur s’expose plus aux dangers car il ne sont pas en communication directe avec les acteurs sécuritaires des stations que sont les pompiers ou les pisteurs secouristes.

Snowkite

* Le snowkite est la transposition du kitesurf sur la neige. C’est-à-dire l’utilisation d’un cerf volant de traction pour le snowboard.

L’inventeur de cette discipline Antoine Raimbault, un Français vivant en France, est expatrié au Etats-Unis pour amputation sévère des membres inférieurs.


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