«Il ne faut pas agir dans la précipitation, mais faire un tour d’horizon avant d’être dans l’urgence», déclare Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, le syndicat des maisons de retraite privées. Pourtant, la tendance est de retarder au maximum la décision et de ne franchir le pas qu’à la dernière minute, lorsqu’on n’a plus le choix… «Or les meilleures maisons de retraite ont une liste d’attente qui peut être longue, surtout si l’on est malade et désargenté», insiste Cédric Lussiez, de la Fédération hospitalière de France, qui regroupe 97 % des établissements publics.
Mieux vaut donc anticiper pour viser juste.
De nombreux critères doivent être pris en compte. D’abord l’aspect financier, bien sûr. Les prix sont très variables, ils vont de 40 à 140 euros par jour, avec une moyenne qui s’établit entre 50 et 60 euros. Ces tarifs comprennent le «tarif d’hébergement», qui correspond au coût de l’accueil hôtelier, de la restauration et des animations, et le «tarif soins» qui englobe les frais médicaux, les médecins… Les premiers sont supportés par le résident, tandis que les frais médicaux sont pris en charge par la Sécurité sociale. S’ajoute, pour les personnes qui ne sont pas autonomes, le «tarif dépendance». Il s’agit des frais liés à l’assistance au quotidien du résident.
C’est lui qui supporte ces frais, mais l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) permet d’alléger la facture. Attention, les coûts liés à la dépendance ne figurent jamais dans les tarifs indiqués. «La moyenne d’âge des résidents est de 84 ans et 2 mois, soit trois ans de plus qu’il y a dix ans, et 80 % des résidents ont besoin d’une aide pour s’habiller et se laver, explique Cédric Lussiez. Il faut donc d’abord étudier les prestations de santé, avant de regarder la déco ou les loisirs !»
L’équipe soignante est-elle suffisante ? Y a-t-il une continuité des soins (la nuit, le week-end, l’été) ? Combien de temps le médecin coordinateur passe-t-il dans l’établissement ? Rappelons que sa présence est obligatoire dans tous les Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes )depuis 2002, mais que son temps de présence n’est pas fixé par la réglementation. S’il ne passe qu’une heure par semaine dans l’établissement, il ne peut remplir correctement sa mission.
Lorsque la personne âgée est dépendante, la difficulté est de trouver un établissement qui l’accepte. Certains sont spécialisés et peuvent prendre des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer à un niveau avancé. «Mais il faut être vigilant,dit Patrice F., un cadre parisien qui a cherché une maison de retraite pour son beau-père. Nous avons approché trois établissements. Deux d’entre eux l’acceptaient, mais dans une section fermée : une vraie prison ! Heureusement, le troisième Ehpad a bien voulu le prendre dans une chambre normale d’où il peut sortir comme les autres résidents.»
Une fois l’aspect médical bordé, il faut s’intéresser au confort et à l’organisation de la vie quotidienne. La plupart des établissements proposent des chambres individuelles avec cabinet de toilette. «C’est devenu la norme, dit David Jacquet, coauteur du Guide de la dépendance(JTL édition). Mais on trouve encore d’anciens Ehpad qui hébergent deux résidents par chambre… Mais l’important, c’est que l’on se sente bien dans les lieux.»
Et tout joue : la décoration, le confort, la nourriture, la motivation du personnel… En somme, il faut chercher à ressentir l’ambiance qui se dégage lorsque l’on visite l’établissement. Certains Ehpad favorisent la convivialité du fait des nombreuses pièces communes : restaurant, salon, salle de jeux… De même, on sait que la qualité et la variété de la nourriture sont importantes pour le moral. «Déjeunez sur place lors de votre visite, conseille Florence Arnaiz-Maumé. C’est le meilleur moyen de tester la nourriture.»
Le dernier aspect concerne les animations. Une activité doit être proposée chaque jour au minimum (atelier de tricot, jeux de cartes, d’échecs…), ainsi que des sorties régulières.