Pourquoi les Bourses plongent-elles ?

Privés de repères dans un contexte économique confus, les investisseurs ne répondent plus de rien. Trois épées de Damoclès expliquent cette fébrilité : la crainte de l’insolvabilité de certains pays (Grèce, Italie, Portugal) qui entraînerait la zone euro dans leur chute, une croissance molle sapée par l’austérité, et la hantise d’une crise de liquidité. La semaine dernière, les mauvais chiffres de l’emploi aux Etats-Unis ont servi de détonateur. «Ils alimentent les craintes pour la croissance mondiale, déjà mise
à mal par les plans de rigueur censés répondre à la crise de la dette», résume Céline Antonin, économiste à l’OFCE.

Pourquoi les banques sont-elles en première ligne ?

Ces secousses affectent gravement la crédibilité des banques. Hier, BNP, Crédit Agricole et Société Générale cédaient encore entre 4 et 7 %. Explication : toutes sont surexposées aux dettes européennes, en particulier italiennes et grecques. Moins ces Etats pourront les rembourser, «plus les risques de pertes augmenteront. Il en résulte une très forte instabilité des actions des entreprises de la finance, se répercutant sur la totalité des marchés boursiers», explique Philippe Dessertine, directeur de l’Institut des hautes finances. La spéculation, qui «met de l’huile sur le feu», n’arrange rien, rappelle Céline Antonin.

Qui peut restaurer la confiance ?

Dans ces circonstances, difficile de parier sur une sortie de crise à brève échéance. «Seuls des plans d’austérité soigneusement équilibrés et une volonté politique forte permettraient de relâcher la pression», anticipe Céline Antonin. Paris veut montrer l’exemple en faisant adopter au plus vite ses mesures anti-déficit et le plan de sauvetage de la Grèce.