Dans la Chine taoïste ancienne, la sexualité était une composante essentielle d’une bonne santé. Et si nous en prenions de la graine.

Quelle est la fonction de la sexualité dans la médecine traditionnelle chinoise ?

Dans l’ancienne Chine, faire l’amour se disait « cueillir le remède qui protège des maladies ».

La médecine chinoise pense que la vie est due à des forces, appelées « souffles » (Qi), qui nous animent. L’énergie sexuelle est un de nos réservoirs d’énergie vitale.

Si nous lui permettons de circuler à l’intérieur de notre corps, elle nous régénère et entretient notre santé. Nous y voyons plus clair, nous entendons mieux, nos idées sont perspicaces, nous nous sentons forts et plus en accord avec nous-mêmes.

Dans cette conception, l’homme et la femme sont très complémentaires. Le taoïsme est une des rares traditions qui ait décrit aussi précisément la rencontre des sexes et les trajets de l’énergie sexuelle. Le yin, principe féminin, nourrit le yang, principe masculin, qui à son tour dynamise le yin, et ainsi de suite. « Yin yang » signifie, en chinois, « faire l’amour ».

L’alchimie de la sexualité vient de l’union de ces deux forces qui se « compénètrent » dans l’amour… Si on ne les bloque pas, les forces sexuelles ainsi unies continuent leur chemin à l’intérieur des corps, passent de l’un à l’autre, nourrissent les organes, redressent la colonne vertébrale…

Quel est le rôle de la femme dans cet échange ?

Celui d’« entretenir le feu » qui soutient l’érection de l’homme en recevant son énergie sexuelle. Mais, très souvent, sans que la femme en ait conscience, son sexe reste fermé énergétiquement à recevoir le sexe de l’homme.

Pour un homme, faire l’amour à une femme n’est pas seulement assouvir un désir. C’est aussi pouvoir puiser des forces en elle pour se ressourcer. Si la femme n’accueille pas ses énergies sexuelles, il ne peut pas trouver une pleine satisfaction. Et elle non plus. Pour les taoïstes, l’utérus est l’organe central de la jouissance féminine?

Oui, pour eux, le « chaudron alchimique » de la rencontre des énergies féminines et masculines n’est pas le vagin, mais l’utérus. Lorsque la femme s’ouvre aux énergies masculines, il agit comme une caisse de résonance qui permet au plaisir de se diffuser à l’intérieur des corps.

La méconnaissance de ce processus fait que, pour un grand nombre de femmes, les énergies se bloquent au fond du vagin, en y provoquant parfois de très vives douleurs. Sans cette dimension énergétique, la sexualité risque-t-elle de devenir purement mécanique ?
Oui. Si les sexes ne savent pas unir leurs énergies, le contact frotte, la vulve et le vagin peuvent être inflammés ou anesthésiés.

Vivre une sexualité épanouissante et revitalisante, c’est d’abord être confiante, tranquille et heureuse d’accueillir en soi les forces sexuelles de son partenaire.

On peut alors se concentrer sur les sensations de plaisir que provoque la pénétration et apprécier la complémentarité des sexes.